Arrivé à Tortuga et résumé des évenements récents

Juché en haut d'un arbre, au sommet de ses infranchissables montagnes qu'ils allaient enfin quitter, Franck décrocha une branche qui lui faisait un drôle d'effet sur son entrejambe et baissa les yeux pour contempler ce qui se passait en contrebas. Il vit une immense zone boisée qui s'étendait à perte de vue, la chaine de montagne qu'ils venaient de traverser semblait se poursuivre tout autour, créant ainsi une vallée naturelle à la végétation luxuriante. Néanmoins, parmi toute cette verdure, un amas de constructions humaines se distinguait nettement. Et cet endroit il le connaissait bien: il s'agissait de la tant attendue Tortuga !

Franck se tourna vers ses compagnons de voyage. L'appolon respira un grand coup et envoya un baiser volé à Yvy qui dormait encore. L'aube venait tout juste de pointer, le groupe semblait exténué et déjà il devrait bientôt reprendre la route. Il n'était plus très loin de leur point de rassemblement et bientôt ils pourraient reposer leurs pieds endoloris. Wendac semblait plein d'entrain et impatient de pouvoir examiner les intrigants personnages qui s’étaient réfugié dans la ville pirate. Quand au dernier membre de leur petite compagnie, l'étrange petit chinois qu'il avait rencontré il y a déjà quelques lunes de cela, celui-ci semblait bien concentré sur leur plan de route. Il tiqua un peu en contemplant son plan, observa un moment son astrolabe et griffonna quelques notes pour lui même. L'homme semblait très sûr de lui, plus en tout cas que la petite fille hystérique qu'il avait eu l'habitude de côtoyer jusqu'alors.

Pour une fois, Franck n'avait plus les oreilles qui bourdonnaient, finit les cris hystérique, finit les caprices d'enfant...Sa réaction au dernier repas de champignons effectué la veille était tombé à point nommé. La jeune fille, dans son délire était devenue un poids pour l'équipe. Franck avait bien proposé de la tuer pour abréger ses souffrances, mais Wendac lui avait assuré que le mal était moins grave qu'il n'y paraissait et avait ajouté que son esprit pernicieux ne manquerait pas de le hanter en hurlant tout les soirs dans ses oreilles s'il commettait quoi que ce soit d’insensé. Franck avait donc suggéré qu'ils la laissent seul dans les montagnes pour que les ours puissent la dévorer et que ce soit ces derniers qui soient hantés par les cris insupportables de la fillette. Mais finalement Marcel et Annyce se sont généreusement proposer de veiller sur la petite pendant que le reste du groupe partirait en éclaireur.

Yvy venait de sortir de son sommeil, et signala à Franck par un geste charmant et son langage bien à elle que celui-ci lui ferait bien d'aller voir ailleurs si elle y était. L'homme avait toujours eu du mal à suivre la jeune fille et ne comprenait pas toujours le sens de ses phrases. Mais, emballé par l'aventure, il suivit son injonction et descendit en premier le flanc de la montagne, bientôt suivit par le reste du groupe. Arrivé aux pieds des montagnes, ils se frayèrent un passage parmi la jungle touffue qui recouvrait la zone. L'endroit semblait plutôt inhospitalier, enfin, aussi peu hospitalier que n'importe où il avait mit les pieds jusqu'alors en fait et il n'aurait pas été surpris si une bestiole étrange aurait surgit du sous-bois pour engloutir son équipe d'une bouchée (bien sûr Franck, aurait alors une fois de plus été obligé de faire étalage de sa force colossale pour les sortir de ce pétrin).

Au bout, de quelques longues heures de marche, ils étaient enfin arrivés au pied de la ville. Enfin...le mot ville était un terme inapproprié. Pour l'heure il s'agissait plutôt d'un regroupement de fortune et ses habitants semblait pour le moins...étranges, voir inquiétant si Franck ne se serait pas vu auréoler d'une puissance divine. Notamment un personnage insolite qui le fixait avec des yeux ronds grands comme une soucoupe. L'homme était pourvue d'incisives d'une taille anormale et avançait par petit saut tout en suivant, intrigué et craintif l'avancé du groupe de nouveau venues. En s'approchant, Franck pu tout de suite assimiler cette apparition haute en couleur à l'intervention radiophonique d'un certain Mister Lapin. Une voix chevrotante, des manières pour le moins étranges, pas de doute, cela ne pouvait qu'être lui, Franck ne se trompait jamais !

A leur arrivée, l'homme-lapin, sautilla gaiment à leur rencontre et leur fit part d'une nouvelle pour le moins inquiétante: le groupe du Capitaine Narko Pratt, actuel administrateur de la cité et celui de Barbecrade, chef pirate nouvellement installé serait en phase de quitter la cité avec une poignée de mutins. A ces mots, le petit groupe se dirigea alors quatre à quatre vers les portes de la cité. Le chinois dont les jointures blanchissaient à force de serrer les poings, enfonça la porte vermoulue de la cité d'un coup de pieds rageur pendant que Franck s'extirpa expressément du groupe pour aller uriner dans un coin. Toute cette agitation l'avait déboussolé et il avait besoin de se décharger d'un poids non négligeable. Il salua d'un geste de la tête un capitaine barbu accompagné d'une bestiole à la mâchoire proéminente et fit son affaire derrière un palmier. L'idée germa dans son esprit que les personnes qu'il venait de croiser ne lui étaient pas étrangères, il avait la vague impression de les avoir déjà vue...mais où? Il ne parvenait pas à s'en rappeler.

Les choses ne pouvaient pas plus mal tourner lorsqu'arriva la petite hystérique en s'exprimant de la seule manière qu'elle connaissait: en s’égosillant. Et pour hurler, elle avait du coffre aujourd'hui la petite ! A bout de nerf, elle trépigna sur place en jurant et en traitant tout le monde de noms d'oiseaux en tout genre que lui avait enseigné Franck. Elle décréta de sa petite voix nasillarde:

M'en fiche d'abord ! Maintenant la ville elle est à moi ! Pis tout ceux qu'j’aime pas, j'les transforme en hérisson 'vec mon arc !

Zeming jeta un œil à la petite et à son groupe, extenué par une marche forcé pour les rattraper. Il cracha par tard en empoignant l'arc de la petite. Pour une fois, la pauvre enfant ne pouvait même pas lui opposer de résistance et laissa sa précieuse arme aux mains de l'asiatique. Ce dernier hocha la tête, caressa les cheveux de l'enfant pour la calmer et d'un pas décidé fit le tour de la communauté. Le reste du groupe eut à peine le temps de se reposer un peu qu'il revint, un sourire aux lèvres. Il se ficha devant eux et désigna du doigt un groupe à l'écart de la ville.

Ces chiens d'étrangers pullulent comme des rats sur nos terres. Est ce que l'un de vous a une bonne raison pour préserver ces occidentaux puants? (Le groupe haussa les épaules). Hé bien, que leurs esprits rachitiques aillent pourrir au fond des steppes désertes. Ils ont été là au mauvais endroit et au mauvais moment. Pour l'exemple, je vais les occire avec cet arc. Leurs cadavres serviront à apaiser à ma rage et constitueront un avertissement pour tout ces fils de hyènes qui ont osés se jouer de nous.

A ces mots, l'asiatique se lança sur ces adversaires accompagnés par le reste du groupe. Dans leur rage, les Fomoires massacrèrent deux victimes et blessèrent grièvement les deux rescapés qui s'enfuirent horrifiés devant une telle démonstration de violence. Ils les regardèrent s'éloigné, le regard toujours posé à l'horizon, vide de toute expression de joie, ou de tristesse. Le devoir était fait, ils n’avaient plus qu'à retourner à leur très chère ville promise et faire en sorte que de tels événements ne se reproduisent plus.

L'exode ... les compagnons du Cpt Narko avaient marché toute la nuit vers le Nord pour mettre autant de distance que possible entre eux et Tortuga. Ils avaient du partie incomplet, certains ayant encore quelques affaires à régler à moins qu'ils pesaient encore le pour et le contre dans le choix qui s'offrait à eux. Partir ou rester.

Le sable, à perte de vue, encore bordé au sud par la ceinture montagneuse qui qui borde Tortuga. Assoiffés et fatigués, la quinzaine de personnes monte un campement provisoire dans l'idée de se reposer et d'attendre les retardataires. Beaucoup semble au bout ru rouleau physiquement, et le bon Narko n'est pas sur de les voir tenir jusqu'au lendemain. Triste journée pour les enfants du Capitaine au cœur lourd.

Faisant le tour de son équipage, il prend des nouvelles. Max et Mathilde, deux fidèles compagnes du Cpt sont mal. La chaleur de leur front n'est pas seulement du au soleil de plomb qui les arrose. Le Cpt veille, anxieux pour elle mais également sans ressource devant leur état de fatigue. avec les maigres ressources matériel à leur disposition, il essaye de leur faire un coin d'ombre, mais la tâche n'est pas aisée et le résultat mitigé. Imbibant un tissus d'eau, il les fait boire goutte à goutte, espérant que cela suffirait à les tirer de leur torpeur.

... ...

Il avait du s'assoupir quelques heures car quand il rouvrit les yeux, la nuit tombait déjà sur leur campement de fortune. Mathilde avait rendu son dernier soupir pendant sa sieste. S'en voulant, il commença a creuser un trou dans le sable. Tache difficile mais à laquelle il s'attèle. Quelques mots sont prononcés, guère plus car les nouvelles arrivent déjà, mauvaises.

... ...

- Cpt ... Janis arrive ... au Sud. Mais ils sont que deux apparemment.
- Deux? ils étaient pas 4 à la base?
- Si capitaine ... pas plus de d'info pour le moment ...
- Et merde ... je vais les contacter.

... ...

Le micro en main, Narko tente de joindre Janis. Etonné que sa radio n'est pas encore fondue, il parvient à établir un contact. Encore de mauvaises nouvelles ... la fameuse lois des séries semble se confirmer. Une mauvaises nouvelle n'arrivent jamais seule. Jais serait là dans quelques heures, avec les dernières infos de Tortuga.

... ...

Comment ça ils vous ont sauté dessus? Sans rien dire? ... Vous étiez en train de partir ... ou ils le savaient? ... non? ... enfoirés de chiens galeux ... je n'oublierai pas Janis, compte sur moi pour ça, un jour ils nous le paieront.

... ...

Harassé aussi bien par la peine que la colère, il tourna quelques molettes pour contacter cette fois ci Tortuga. Narko était bien conscient que son aventure n'allait pas plaire .. mais de là a attaquer sans raison un groupe résidant en ville ... il y avait une différence. Encore auraient ils su que Janis devait le rejoindre ... il aurait compris mais là .. mystère.

shrffff shrfff ... Ici le Cpt Narko Pratt ... j'suis bien à Tortuga... les Fomoires? Bien ça?
J'vois que vous avez eu mon message ... et j'vois que j'avais d'avantage de raisons de partir que je ne le pensais. Pour l'infos, on a récupéré Janis, et son pote. Mal en point faut dire ... j'vous remercierai pas pour ça hein ... vous m'excuserez. Mais j'ai une questions qui me titille ... pourquoi avoir essayer d'la tuer?
Au final surement vous qui l'avez décidé à me rejoindre ... mais encore une fois j'vous en remercie pas ..

Enfin tout ça pour dire que ... vous l'avez peut être mauvaise contre moi, j'le comprends .. mais j'ai pas encore attaqué d'innocents sans raison de s'que je sais .. et j'oublierai pas ce geste. J'partais pas avec de mauvaises intentions .. mais si j'reviens un jour, ou si on doit r'croiser ... j'pense pas que se soit l'cas ....