L'arrière garde

Matelot Messages : 123 Date d'inscription : 05/07/2010

Aslan :

Les Yeniçeri préfèrent les entrées sobres.
Alors que le soleil se cache encore derrière l'horizon, celle-ci se fait particulièrement discrète, enturbannée d'étoffes de toutes sortes et de plusieurs épaisseurs de vêtements. Même la chamelle a été couverte.

Rares sont ceux à les croiser, seuls les sobres se lèvent de bon matin, tristement accompagnés de ceux qui vomissent encore leur alcool dans la neige...

Les figures sont tendues et les regards sévères.
La troupe marche en formation resserrée et encercle un homme sérieusement blessé au visage.

Peut-être trop habitués à vivre entre eux, ces hommes et ces femmes se comportent comme des animaux sauvages et appréhendent, toujours avec anxiété, ce retour à la société et à la vie en communauté.
D'autres raisons participent certainement à cette défiance, mais difficile d'en savoir plus.

Ils traversent la ville pour rejoindre directement leurs anciens compagnons de route : les Flesh & Blood.

Ils croisent quelques Fomoires en route, saluant poliment ceux dont ils reconnaissent les visages et particulièrement Maellström.
Franck et Kidd dorment, l'heure des free hugs, ce sera pour plus tard, il en va de leur réputation à tenir le tonneau.

Voilà enfin Jess et les siens.
Les visages se détendent malgré le souvenir encore présent de ceux qu'ils ne reverront jamais.
Un sourire pour les braves du matin, une grimace pour Uggly, ils déposent leurs sacs pour s'affairer ensemble à ce qu'ils savent faire de mieux : le thé...

Matelot Messages : 123 Date d'inscription : 05/07/2010

Chirlo :

L'heure a beau être matinale, le groupe de nomades a du montrer patte blanche face aux membres de la Marabunta, répartis de manière stratégique sur tout le périmètre du camp, certains sur des tours de guet, d'autres derrière des barricades de pieux taillés grossièrement.

Chirlo leur a ouvert la barricade bloquant l'entrée principale. Fourrure de loup sur survêtement bleu et fusil mitrailleur au côté, l'homme basané leur fait un simple signe de la tête. Ce groupe la a l'air réservé et discret, pas besoin de leur expliquer les règles du camp.

Après avoir refermé le passage, il s'adosse à nouveau contre la petite guérite, l'abritant des flocons paresseux couvrant le camp d'une pureté factice et éphémère, destinée à se changer en épaisse mélasse bourbeuse.

Il suit le groupe du regard pendant toute leur route à travers le campement.

Ils arrivent, ils sont là. Nouanda n'a jamais autant attendu l'arrivée d'un groupe nomade, non. Elle est tendue comme un string à suivre leur progression à travers Santa Mierda depuis le haut de leur point de vue. Elle ne ressent pas la morsure du froid qui cingle ses joues, son cou est bien recouvert par son col montant.

Bientôt... bientôt ! Quand ils sont assez proche, sans un mot, Nada posée sur un bras, la brune se précipite dans la grotte commune des Flesh & Blood, ses pas résonnent dans les couloirs sombres avant de se calmer à l'approche de l'ouverture servant de porte.

Un temps pour se demander furtivement si là, ils sont en publics, ou si entre eux ça peut être considéré comme privé... Un temps bref, ses pas l'ont déjà menée devant les Yeniceri.

Aussi étrange que ça aurait pu paraitre à qui l'aurait vue se précipiter, elle parait tout à fait calme et les observe avec un sourire à peine marqué jusqu'à ce que le visage de sa soeur soit face au sien. Elle tend juste la main pour l'effleurer du bout des doigts avant de s'adresser à toute la troupe présente dans un bonjour qui n'est pas fort, mais lorsqu'on la connait, signe de chaleureux accueil de sa part.

Matelot Messages : 123 Date d'inscription : 05/07/2010

Ce beau matin était marqué par le retour d'Uggly et Milosevik avec la dernière atteinte de Zombinite.
Une fille du Nord... blanche aux yeux bleus. L’opposée de celle d'hier qui était basanée aux yeux noirs. Vu que la première est mal en point, Milo compte la remettre un temps à l'aveugle. Pure provocation ou test... personne ne peut le savoir.

C'est donc sur le chemin du retour que Milosevik voit la porte du grand campement s'ouvrir. Quelqu'un qu'il reconnait comme un Latino vient de sortir de l'un des abris en ruine. Vu les tatouages faciales ça devait être Chirlo. Milo demande à Uggly d'enfermer la Zombie pendant que Nouanda accueille les nouveaux arrivants en première. Un a un Jess les reconnait. Enfin...

Ils n'avaient pas eu la chance de voyager à dos de monture et vu la température proche de zéro ça avait du être éprouvant.
Le meneur des Flesh and Blood s'y rend à son tour.
Drôle de concentration dans la zone quand même... Des Arabes, des Asiatiques, des Latinos, de l’irradié, du Zombie, des gens de l'Est...
La survie dans toute sa splendeur.

Quand il arrive à portée il fait un signe de tête à Chirlo et se pointe devant Schneider en lui donnant un coup sur l'épaule.

- Bien joué Dark !

Un coup d’œil vers Yuki et Nouanda en ajoutant:

- Bienvenue Belle-Soeur.

Pour ensuite serrer la main au Turc.

- Heureux de te revoir Aslan. Aller viens... venez tous vous installez au chaud. On va faire du thé.

Jess attendra que toute l'équipe passe pour les saluer.

Matelot Messages : 56 Date d'inscription : 18/11/2011

(Flashback du checkpoint de Chirlo)

Quand la petite caravane arriva au point de contrôle, le turc, qui fermait la marche et qui trainait un chameau par la bride, passa rapidement à l'avant.

Son premier réflexe fût d'abord de regarder le fusil d'assaut de son interlocuteur dont il identifia immédiatement les lignes suisses...

Quelle idée...
De quoi déterrer le souvenir des vieux camarades et les horreurs qui les accompagnent.

Ces reliques ou ces répliques de la dernière guerre lui faisaient toujours froid dans le dos, mais comme beaucoup d'hommes qui furent mobilisés, il n'arrivait toujours pas à se débarrasser de ces savoirs autant malsains qu'inutiles...

Il était préférable d'engager rapidement la conversion et de passer à autre chose.

Les deux hommes eurent donc quelques échanges brefs, mais courtois.
Le professionnalisme du mexicain et l'atmosphère qu'il dégageait en était d'autant plus rassurants.

Il s'agissait surtout de déclarer les marchandises transportées et de donner ses affiliations respectives.

Aslan s'attendit à un léger rappel des consignes de sécurité et des lois minimums à respecter en communauté, mais l'homme passa directement à l'étape suivante.

Alors que celui-ci s'affairait au tour des sacs et en particulier du paquetage de leur monture, le nomade s'attarda un peu plus sur son allure...

Ce drôle de garde lycanthrope ressemblait à s'y méprendre à un vélite moderne...

D'une idée à l'autre, il porta son regard sur leur propre armement...
Voilà à quoi ils en étaient réduits et à quoi ils s'étaient réduits eux-mêmes...
De simples sauvages...

L'histoire se répète et les hommes n'apprennent que trop rarement leurs leçons...

L'inspection terminée, un signe de tête leur ouvre le passage et c'est d'une inclinaison que le garde est à son tour remercié.

Aslan se souviendra longtemps de ce soldat aux attitudes monastiques, guerrier loup et guerrier jaguar, sur l'aube d'un manteau neigeux...

Matelot Messages : 56 Date d'inscription : 18/11/2011

(Sophie Caral)

L'arrière garde 169-65

Cela fait quelques temps que les Yeniçeri sont entrés dans le camp. Une entrée sans fioritures; pas de pompons, de trompettes et de froufrous, juste un morne défilé de visages fermés, plus ou moins sévères. Du haut du mirador, l'archère les a regardés passer; les a tous détaillés un par un, par curiosité... C'était bien le groupe qu'elle avait aperçu avant de revenir au camp.

Elle a haussé les épaules, s'accoudant simplement à la rembarde, en observant d'un regard vague le cortège.

Quelques heures plus tard, peut-être une journée, elle sera toujours accoudée à sa rembarde, son arc sur l'épaule, une arbalète sur le dos... En contrebas, les divers groupes au travail, nouveaux venus et plus anciens, dans le campement de réfugiés. Parmi eux elle en reconnaît un : celui qu'elle avait croisé quelques jours avant dans la prairie, Aslan. Elle lui adresse un signe de tête.

Pas du tout démonstrative; le visage reste froid, malgré le signe qui se veut "avenant".

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(Aslan Öztürk)

L'arrière garde 184-89

Le turc conduit sa chamelle par la bride, se dirigeant vers le point d'eau réservé aux bêtes.
La vieille peau a les reins solides, mais il faut prendre soin d'elle...

A la fois méfiants et fuyants, ses yeux parcourent tous les recoins, de gauche comme à droite, mais aussi en hauteur.

Il croise alors le regard de la jeune femme qui les salue.
Il la reconnait sans peine et reconnait en elle les Fomoires comme il les a toujours connu.

Ses traits se décontractent immédiatement et c'est avec un large sourire qu'il incline la tête à son tour, portant sa main à son coeur, à son front puis la levant vers le ciel en guise de salutation.

Ils ont sauvages, certes, mais ils se laissent facilement apprivoiser par ceux qui portent la courtoisie dans toute leur façon d'être.

Enfin.
Face à face.
Elle retrouve sa sœur.
Une combattante qui a défendu Oiléan.
Tant d’inquiétude, de peur et de morosités balayées par une simple vision.
Vision qui n’est pas un songe, du moins c’est l’espérance de Yuki.
Nouanda.
Ses pupilles marron fixent l’iris de sa moitié.
Elle risque une larme quand les doigts graciles effleurent son visage.
Mais c’est une faiblesse qu’elle peut ni veut se permettre.
Ignorons le Serbe pour le moment ainsi que le reste des personnes présente elle se rapproche et vient enlacer sa frangine.
Un court instinct. Elle lui chuchote avant de s’écarter.
« Tu m’a manqué. »

Yuki reprend une attitude plus détaché et convenant mieux en public.
Elle salut Jess en lui tendant la main.

« Bonjour Jess. »
Elle ne sait trop quoi lui dire sur l’instant.

L’idée d’un thé réchauffe le cœur de la jeune femme.
« Si c’est toi qui sert Jess, alors comment refuser. »
Un petit sourire pour ponctuer cette affirmation.

Elle vient se tenir au côté de sa sœur et attend la suite des évènements.

Quand sa soeur l'enlace, elle laisse glisser la boule de poils au sol, qui atterrit dans un souple mouvement félin. Normal, pour une jeune lynx. Elle ne répond pas vraiment à l'étreinte, trop saisie par le fait que Yuki est là, tout simplement. Rares sont les personnes capables de la faire taire ainsi. On a beau dire, les liens du sang vous unissent malgré vous, vous faisant ressentir un amour fort, sans vraiment vous connaitre.

Un murmure, à peine perceptible pour sa soeur seule, un souffle qui s'échappe avant que l'étreinte ne se dé-serre...

- Oh, Yuki... Je suis si heureuse de te voir...

Et bien des choses contenues dans ces quelques mots, bien des choses qu'elle tait et qu'elle exprime. Des mots qui disent tout et pas grand chose, au fond, des mots qui disent son soulagement à la voir en vie et en bonne (?) santé, des mots qui disent combien elle a souffert de son absence et durant son absence, des mots... Et surtout leur ton.

Elle se reprend bien vite également, il y a du monde et il parait qu'il ne faut pas se laisser aller devant le monde. Elle a bien appris la leçon, douloureusement apprise, même. Elle se baisse tandis que la personne au sang jumeau du sien joue de diplomatie avec le Serbe, ramasse la bête qui l'accompagne presque partout désormais et la présente à sa soeur.

- Voici Nada. Cela signifie "Espoir"...

Espoir... Espoir de quoi au juste ? De bien des choses, oui, de bien des choses...

Yuki n’est pas ce qu’on pourrait appeler une familière des animaux. Sa vie pré-cash citadine ne favorisant pas le contact la faune terrestre.
Justes quelques chats, des chiens et … ah oui un ouistiti.
Mais cette boule de poil comment rester insensible ?
Yuki s’éprend d’un large sourire et par réflexe tend sa main pour venir caresser l’adorable félin, mais la trajectoire de la paume s’arrête en cours de route.

« Espoir ? C’est un jolie nom, qu'est ce qu’elle est chou ! Je peux ? »

La jeune femme doit faire des efforts pour ne pas devenir mielleuse et garder une contenance digne en public.

« Elle vient d’où ? Mais ce n’est pas un chat ? C’est quoi comme espèce ? »

Comme à son habitude, après avoir marqué quelques signes de curiosité, Nada se renfonce dans les bras de sa maitresse, crachant sur la main qui se tend vers elle. Elle se calme étonnamment vite, pour une fois, le nez en avant, dubitative quant à l'odeur personnelle de Yuki, sensiblement proche de celle de Nouanda.

- C'est une jeune lynx... J'ai tué sa mère.

Au visage fermé qu'arbore la brune en prononçant ces mots, on pourrait croire qu'elle n'éprouve pas grand chose à l'évocation de ce passage de sa vie. Pourtant, si elle est si sombre, c'est parce que la mort de l'animal lui a fait plus de mal psychologiquement que physiquement, malgré son bras "un peu" abimé. Quelques secondes de plus avant qu'elle ne réagisse et il aurait été littéralement déchiqueté.

- Tu peux... Si elle le veut bien.

Oui, mieux vaut que Nada l'accepte, un coup de griffe acérées est si vite arrivé.