Santa Mierda

https://www.youtube.com/watch?v=T5Xl0Qry-hA

Un campement pour réfugiés, où l’on y devine aisément une organisation paramilitaire. Plusieurs rangés de tentes bien alignées, en peau de chameau, ou - pour les plus chanceux - de vieilles reliques pré-crash, claquant dans le vent frais du petit matin. Cinq miradors en bois de saule et leurs vigies déjà à leur poste, le fusil sur l’épaule. Un profond fossé creusé dans la terre humide et d’impressionnants pieux de bois pour y repousser tout éventuel assaut. Au loin, à l’est une grande chaine de montagne. Devant eux, les marécages, s’étendant à perte de vue. Ainsi que leur caractéristique population coassante et bourdonnante. Et sous leurs pieds, une végétation rase, quelques buissons touffus et un épais tapis d’herbe mi-verdâtre, mi-jaunie. Rien à voir avec Oilean Thorai, mais avec le temps, ils s'y feront.

Pétarade au lointain, puis vrombissement de moteur de plus en plus net. Franck, qui avait récupéré un de ces bolides infernaux, entama un dernier dérapage contrôlé devant le poste du campement avant de couper le moteur. Et de jeter les clés à un autre homme. Pas franchement compliqué à prendre en main, et la conduite était nettement plus appréciable en tant que conducteur qu’en tant que passager. Seul bémol: chaque coup de semonce du moteur lui rappelait on ne peut mieux l'échange festif de feu Oilean Thorai. Un pas de plus vers l'amertume, la revanchardise. Bang Bang. D’un claquement sec d’élastique malmené il remonta ses lunettes sur son front et dépoussiéra un coup sa veste avant de se diriger vers le principal bâtiment en dur du coin. Il y avait foule sur place, mais au moins, ce soir ils étaient peinards. Du moins, entre les rondes de nuit. Qu’ils viennent ces foutus bâtards, ils seraient pas déçu du comité d’accueil. Ils avaient frôlé la merde une fois, maintenant ils baignaient dedans jusqu'au cou pour mieux la leur balancer à la gueule. Sainte merde.

S’accoudant à la balustrade, il adressa un bref salut du chef à l’Amiral. Encore tout enturbanné de la tête aux pieds, cela faisait surement un bon moment qu’il s’était remit de ce qui aurait pu être son dernier combat. Désignant d’un geste l’objet fin et oblong qu’il portait aux lèvres à intervalles réguliers, il lâcha :

C’est quoi ça ?

Une journée de plus au paradis, contrairement aux autres cette ambiance lui plaisait. Toujours sentir les combats à porté de la main, être en alerte constante et prendre des décisions dans l'urgence. Il avait été formé pour ça, il vivait pour ça. Quand ce soir là, on le réveilla à l'arrière de l'interceptor pour lui dire que les basterds étaient peut être en approche, il se mit à sourire. La revanche approchait, mais pour jouer une bonne partie, il fallait trouver un endroit correcte, parce qu'avec les blessés et leurs équipements encore dans les cartons, ça n'allait pas être une partie de plaisir. Il s'alluma une clope et sauta derrière le volant.

Les gars les basterds arrivent, faut se préparer.

Et voila qu'il part en trombe vers la montagne, point de rendez vous qu'ils avaient fixé avec la marabunta, rien de tel que des chemins escarpés pour faire de la résistance. Arrivant au pied des falaises pour trouver un accès, il ralentit un instant et arriva à un poste de garde ou il ne savait pas trop quoi. Comme il était en avance il coupa le moteur et fit le tour des lieux. Question résistance ça avait l'air de donner, ça ressemblait à un ancien poste de police ou une ancienne caserne. Évidement tout avait été pillé, mais les murs étaient encore là et le lieu était bien situé. Revenant vers la voiture, il attrapa la radio et donna la position au différent concerné et demanda un noms. Jess,surement avec de la rancœur due aux derniers évènements, mais aussi sur le ton de la plaisanterie proposa Santa Mierda.
Pourquoi pas, ça valait bien autre chose, et pour le coup, ils étaient effectivement dans une belle merde. Il éclata de rire saisit une bombe de peinture et s'approcha du poste de garde à l'entrée pour y taguer en gros le noms. Voila leur nouvelle base, elle se nommerais Santa mierda, ça faisait un peu SM en y pensant...

Quelque heures plus tard, une fois la nuit bien commencé, la mara arriva suivit de quelques autres et même si tout le monde était crevé, on commença par remonter les défenses. Il croisa franck, durant son tour de garde, et pour la première fois depuis longtemps, il ne lui fit aucune remarque sur sa virilité. Pas de grosse tarlouse, ou petite pédale. Non il s'était battu comme un homme et on pouvait d'ailleurs lire les marques sur son visage. Quelque chose s'était brisé en lui, l'horreur des combats pouvait changer n'importe qui. Il choppa un paquet de clope dans sa poche, paquets qu'il réservait pour kristen, mais il n'aurait plus l'occasion de les lui donner, alors il l'envoya à son capitaine.

Fais toi plaisir, tu sais pas ce qui te tuera...

Il s’en saisit en plein vol, inspectant avec intérêt son contenu du bout des doigts. Un dernier coup d’oeil à Marve, avant d’en choisir une au hasard et de se la glisser entre les lèvres. Le reste du paquet avait atterri dans une poche de son long manteau. Dans la nuit tombante, ce petit objet avait semble-t-il la particularité de s’embraser. Et de se consumer à l’intérieur de la bouche pour ressortir par les narines en volutes de fumée. Drôle d’idée. Pourtant, l’effet semblait plaire au colosse. Il Haussa finalement les épaules : après tout, si c’était relaxant, pourquoi pas. Sentant qu’il lui manquait quelque chose, et se demandant comment l’Amiral s’y était prit, son regard balaya les lieux de gauche à droite pour finalement tomber sur le clone. Haussant les épaules et la voyant, comme d’habitude, ne sachant trop que faire au milieu d’individus de la race humaine, il la héla :

Hey, Mazzy, tu veux bien te rendre utile ? Essaye de cramer ce machin, tiens.

Matelot Messages : 123 Date d'inscription : 05/07/2010

C'était l'automne.
C'était le début du froid qui lui tenait cher.
C'était après ce long voyage sur des terres foulées il y a plus de cinq ans.
Les Flesh and Blood arrivent en bas d'une vallée ou grimpent quelques chaines de montagnes. Un peu plus haut aux pieds des pentes il y avait ce point de rendez-vous. Un endroit accessible en véhicule. Avant d'y arriver Milosevik était passé par son pénitencier... là même ou il avait survécu au Crash. Là même ou il y avait cinq ans il avait vu au loin la première formation de la Marabunta... là même ou Vince avait parlé à Chirlo. Que de souvenirs. Surtout que cette fois ci il ne sera plus accompagné par Vince... Reeven et Kristen.

Juan aussi venait de là. Cependant le Mexicain n'avait pas arrêté de jurer, cracher, s'énerver sur cette blessure qui lui faisait toujours mal. Tout le long... pendant de nombreux jours Milo avait entendu "MIERDA" ! Alors quand il était question de donner un nom à ce nouveau lieu de survie, un mot résonna dans sa tête. Merde... quelle merde. Merde d'avoir perdu encore des proches. Merde que les enculés aient fait alliance. Merde que les Phoenix soient de leur coté à cause d'un autiste dont la bêtise à fait pencher la survie de centaines de survivants. Merde de revenir sur ses pas avec le sentiment d'échec. Merde que ses amis pirates aient perdu leur Eden. Ouais... c'était la merde. Une sainte merde.

La bonne nouvelle c'était qu'ils ne pouvaient plus trop tomber plus bas. Il y avait encore quelques matériels à perdre, des montures, des armes... et bien entendu la vie. Mais ce que les autres ne pourront pas leur retirer ça sera la fierté. Savoir se relever et serrer les coudes. C'est donc en levant la tête et regardant dans ses jumelles que Jess regarde ce que les premiers arrivés ont fait... et surtout ce qu'ils ont trouvé.
De vieilles bâtisses ayant tenu le Crash. Surement grâce aux montagnes. Il y a de la taule, des planches de bois et des tas de sacs de sable. Bon début.

La nuit allait tomber et ce n'est que le lendemain après un bivouac nocturne que les Flesh and Blood finissent la montée de la vallée.
Ils arrivent à la place principale pour attacher les montures. Milosevik cherche du regard ceux qu'il connait pour les saluer.